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C’est quoi les GAFAM ?

Sur un fond violet inquiétant, on distingue la forme d'un œil au centre duquel se trouve un iris parfaitement réalisé et au centre duquel se trouve la silhouette d'un individu lambda

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Historiquement, GAFAM est l’acronyme de Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft. C’est une appellation quelque peu caduque aujourd’hui puisqu’elle ne couvre plus tout ce qu’elle représente.

Déjà, il faut savoir que Google s’appelle désormais Alphabet et que Facebook s’appelle Meta. Ensuite, il ne faut pas omettre les autres gros acteurs du secteur que sont les BHATX (Baidu, Huawei, Alibaba, Tencent, Xiaomi) et d’autres plus discrets tels que X (Twitter), Dropbox, Spotify, Netflix, OpenAI etc. Sans parler des entreprises moins présentes en occident mais bien installées dans des pays comme la Russie (Yandex, VKontakt…).

En gros, sous ce terme, on parle des grosses entreprises technologiques qui ont pour points communs :

  • de centraliser les activités des internautes,
  • de vendre les données personnelles pour se faire beaucoup d’argent,
  • de promouvoir des logiciels à source fermée,
  • de briguer le monopole dans leur domaine de référence,
  • de limiter les possibilités d’internet à ce qu’elles savent faire,
  • de pratiquer la « merdification« ,
  • de pratiquer l’évasion fiscale partout dans le monde,
  • de porter atteinte à la souveraineté des états.

Ces entreprises sont notamment très actives dans le domaine du lobbying qui leur permet de contrôler, sinon suggérer (voire rédiger), l’évolution des lois relatives au numérique.

Certaines d’entre elles sont également très proches des états autoritaires à qui elles permettent un contrôle de la population qui relève de la science-fiction.

On parle de plus en plus d’entreprises pratiquant le « capitalisme de surveillance », soutenant « l’économie de l’attention » et profondément « Datavores » (mangeuses de données)

Le Datavöre – David Revoy pour Framasoft – CC-by 4.0

En contrepartie, elles fournissent des services, souvent gratuits ou peu onéreux, en s’assurant avant tout d’obtenir le consentement des utilisateurs. Typiquement : « vous utilisez notre service ? Donc vous acceptez sans réserve nos conditions générales que personne ne lit et que personne ne connaît puisque nous les mettons à jour tous les mois. »

Votre vie privée en jeu

Outre les problèmes liés à la vie privée et la gestion des informations personnelles, ces entreprises nous enferment dans un schéma les rendant indispensables au quotidien. Vous aurez beau refuser de créer un compte sur Google, Alphabet saura quand même qui vous êtes par le biais des sites que vous visitez : les publicités qui y sont affichées tracent votre navigation, vos interactions et même votre emplacement.

Et pour maximiser ses profits, Alphabet n’hésitera pas à vendre aux enchères les données amassées sur vous à des annonceurs qui viendront vous vendre des panneaux solaires parce que vous vivez dans une zone ensoleillée ou vous proposer des placements boursiers parce qu’ils auront déduit que vous avez quelques soucis financiers.

Les données collectées peuvent être utilisées contre les utilisateurs. C’est par exemple le cas dans certains états des Etats Unis d’Amérique dans lesquels l’avortement est interdit : la police surveille les déplacements des femmes enceintes pour s’assurer qu’elles ne vont pas pratiquer l’IVG dans un état voisin. Comment la police sait-elle qu’une femme est enceinte ? Simplement en achetant les données d’une application de suivi de menstruation disponible gratuitement sur ordiphone.

Si cela est déjà inquiétant, ce n’est rien par rapport à ce qui se passe dans des pays tels que la Chine, où il existe un « permis citoyen » qui ouvre ou ferme les portes de la société aux individus en fonction de leur comportement numérique. Ceux-ci sont centralisés par des entreprises privées (les BHATX) qui les revendent à l’état. Vous obtenez alors une note et selon cette note, vous êtes un citoyen plus ou moins respectable. Ca se passe aujourd’hui, c’est techniquement possible et ça ne pourra que s’accélérer avec l’émergence de l’intelligence artificielle.

Vous en voulez davantage ? Alors consultez cette liste : https://www.gnu.org/proprietary/malware-mobiles.html

Que faire alors ?

Vous l’avez compris : nous devons nous méfier de tous ces géants sans foi ni loi.

Pour se protéger de ces datavores, il est nécessaire d’adopter une hygiène numérique moins centralisée, plus éthique et plus protectrice. Ça ne se fait pas en claquant des doigts, mais voici quelques étapes pour bien démarrer :

  • Fermer ses comptes Google et Facebook
  • Utiliser un navigateur libre (Firefox)
  • Ouvrir une adresse e-mail sécurisée
  • Acheter un téléphone « dégooglisé »
  • Sauvegarder ses fichiers dans un Cloud éthique
  • Utiliser des logiciels alternatifs libres et open-source à tous les niveaux

Il va de soi que cela représente un changement d’envergure. Pour certaines personnes qui n’apprécient pas le changement, c’est même insécurisant. Mais dites-vous que passer de Windows à GNU/Linux n’est pas plus compliqué que de passer de Windows 10 à Windows 11. Vous êtes capables de faire cet effort et c’est le plus difficile d’entre tous.

Alors n’attendez pas, reprenez le contrôle de vos ordinateurs, tablettes et ordiphones. Et de votre vie par la même occasion.


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